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Le festival du rire de Puy Saint Vincent

Vendredi 12 Janvier 2001 – Dauphiné Libéré

Trinidad, de la dynamite dans un corps de femme
Prix du public, lors de la précédente édition du festival, la Parisienne Trinidad a remis le couvert mercredi soir à Puy-Saint-Vincent, le temps d’un spectacle « off ». Et autant dire que les pauvres bougres malheureusement nantis d’une protubérance juste au-dessous de la ceinture en ont pris pour leur grade, avec la passionaria de la cause féminine. Toutefois, en y regardant de plus près, cette cause est peut-être plus excitante que celle du peuple prônée dans les Années 70 par Jean-Paul Sartre haranguant les foules, juché sur son tonneau. Le plaisir ne se boude pas quand il est de qualité et pour les vieux machos que nous sommes tous un peu au fond de nous, la silhouette de Trinidad est plus avenante que celle de Sartre. Il n’y a pas photo ! Tout ça pour dire au bout du compte que la comédienne a fait l’unanimité dans le public. Et c’est tant mieux. En effet, Trinidad distille des textes acides et cyniques, avec un tel naturel qu’on n’y résiste pas

Et si les mecs ont rarement le beau rôle, sauf à servir de maître étalon, et encore, les femmes souvent sont guère mieux loties. Car l’humoriste a la dent dure également avec ses contemporaines. Et si elle les plaint d’être obligées de se plier au dictat des magazines féminins et des pubs minceur tout en torchant les gosses, et pire, supporter l’amant, elle aime bien mettre le doigt là où ça fait mal. C’est généralement au niveau de l’estomac, pour cause d’orgie chocolatée, un peu plus bas pour cause d’amant ou de mari périmé, ou quand on attend ce qu’il est convenu d’appeler un heureux événement. Là, il est clair que pour Trinidad, la femme est aussi tendue que son ventre. Bref, avec cette comédienne bouillonnante, les héroïnes ont évidemment le vent en poupe, mais ce sont aussi des héroïnes fatiguées de supporter l’insupportable quotidien et l’immobilisme des mentalités. L’homme
n’est plus forcément l’avenir de l’homme!

Enfin, comble de bonheur, Trinidad dont la présence scénique est parfaite, se révèle aussi une imitatrice de talent, quand il s’agit de chanter les tubes de Gainsbourg, écrits pour Jane (Birkin), Françoise (Hardy), Brigitte (Bardot) Isabelle (Adjani), Vanessa (Paradis) ou Charlotte. Trinidad a offert un grand moment d’humour aux festivaliers. Qu’elle se rassure! Son âme et son esprit sont bien équivalents à sa plastique.
G.A.

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